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Après un dernier baroud d’honneur aux Etats-Unis, l’ex-international italien de 38 ans a donc tiré sa révérence dimanche dernier. Une fabuleuse carrière où Pirlo aura réussi non seulement à être aimé de tous ses clubs, même rivaux, mais aussi d’avoir été à l’initiative d’un nouveau poste qui a émerveillé le monde du football.

Andrea Pirlo a disputé son tout dernier match avec New York City FC

Andrea Pirlo a disputé son tout dernier match avec New York City FC

« Voilà c’est fini ! ». Comme le chantait merveilleusement Jean-Louis Aubert, nous, les amoureux du ballon rond, de ce que le football nous procure comme émotions, sommes encore sous le choc de ne plus voir le métronome italien fouler les pelouses. Même si c’était attendu, Andrea Pirlo a définitivement raccroché les crampons. Un joueur classe, « fuoriclasse » même pour certains, qui fait partie sans doute des footballeurs n’ayant pas d’ennemis grâce à un talent éblouissant tout sur son passage. Occultant les haines, les insultes, les crachats que seul la passion du football engendre pour une équipe ou un joueur. Oui, Pirlo était fédérateur. Comme Zidane, Buffon, Gerrard, Del Piero et Lampard. Cette époque est désormais révolue mais on n’y peut rien évidemment. Malheureusement.  

 

Une préretraite outre-Atlantique


Pirlo a donc pris sa retraite sportive dans une sorte d’indifférence que l’Europe toute entière a pris note dimanche soir. Son équipe de New York City FC, filière de Manchester City, s’est fait sortir par le Columbus Crew en demi-finale de la Conférence Est de MLS malgré une victoire au match retour (2-0). Arrivé à l’été 2015 aux USA, « Il Architetto » (L’architecte) jouait plus au soccer qu’au vrai. Et annonce ce qu’on ne voulait jamais entendre, jour pour jour, un mois auparavant qu’il arrêterait les frais. « Tu te rends compte toi même quand le moment est venu d’arrêter. Tous les jours, j’ai des problèmes physiques, je n’arrive plus à m’entraîner comme je le voudrais. À mon âge, il est temps d’arrêter. Je ne vais pas jouer jusqu’à 50 ans. Je ferai autre chose » a-t-il confié à la Gazetta dello sport. Le champion du monde 2006 avouera même faire un mini break avec le foot : « Après 25 ans de football, je resterai à la maison en famille. Pour me tenir en forme, je jouerai au golf et au tennis ». Impensable mais tellement sa personnalité. 
 

Il a réinventé le poste de milieu de terrain


Formé à Brescia entre 1994 et 1998, Andrea Pirlo jouait à 16 ans dans un poste de numéro 10 à l’ancienne. Son talent de passes courtes est indéniable mais sa lenteur aussi. Son destin bascule quand le « Maestro » rencontre Carlo Mazzone. Après avoir été acheté jeune par l’Inter, il sera prêté à la Reggina lors de la saison 1999/2000 où il fera une saison pleine : 28 matchs, 6 buts. Mais son retour chez les nerazzuro sera compliqué. Pirlo décide de revenir à Brescia (où il retrouve un certain Roberto Baggio) et là tout commence. Mazzone lui dit ceci : « Andrea, tu dois jouer devant la défense. Ne m'en veux pas mais j'ai besoin de qualité à ce poste, et c'est à ce poste que tu entreras dans l'histoire du football ». Sa signature au Milan AC en 2001 prendra une toute autre envergure. Le 10 n’est plus. Place à une position devant la défense. Près du rond central, Pirlo composera tel un chef d’orchestre. Ses passes laser sonnent comme une partition digne de Vivaldi ou Schubert. C’est donc cela le poste de « métronome ». Xavi et Iniesta l’étaient au Barça, Riquelme également. On parle de Pjanic à la Juve désormais. Le nouveau rôle d’Andrea Pirlo sera de distiller de superbes passes pour Shevchenko (qui deviendra Ballon d’or 2004), bien aidé par les talents d’Ambrosini et Seedorf ainsi que la hargne défensive de Gattuso.

« Un leader silencieux »


A l’AC Milan jusqu’en 2011, le milieu de terrain collectionne les titres de prestige. Deux Ligues des Champions et deux supercoupes d'Europe en 2003 et 2007. Sans oublier la Coupe du Monde en 2006 avec la « Squadra Azzura » avec laquelle il sera sélectionné à 116 reprises. Son sélectionneur de l’époque Marcello Lippi parlera de lui comme « un leader silencieux qui parle avec ses pieds ». Pirlo, c’est aussi des gestes de génie. Comme en ¼ de l’Euro 2012 face à l’Angleterre (0-0 ; 4-2 TAB), où il distillera une panenka subtile face à un Joe Hart tentant de le déconcentrer en gesticulant de partout.
 

Son passage à la Juve, où il arrivera gratuitement en provenance du Milan AC fut tout aussi clinquant. Il sera élu meilleur joueur du Calcio trois années de suite  (2012, 2013, 2014) et remportera quatre « Scudetti ». 
Andrea Pirlo laissera une trace indélébile dans le paysage footballistique transalpin et international. 872 matchs, 86 buts, 18 trophées. Il faudra certainement beaucoup de temps pour digérer l’inévitable survenu le week-end dernier. Mais on n’oubliera certainement pas son élégance inégalable. Un métronome à l’état pur.
 

NJ

Tag(s) : #Foot, #Italie, #Pirlo, #Juventus, #Milan AC, #Ancelotti, #CDM 2006
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